Un nouveau confinement débute aujourd’hui et c’est avec des sentiments mêlés - joie et inquiétude, sens des responsabilités - que nous apprenons que les lieux de rencontre avec le livre, librairies et bibliothèques, peuvent rester accessibles au public. Oui, la lecture, comme tous les autres secteurs de la culture, est garante de notre ouverture au monde, et donc importante pour notre équilibre personnel. C’est aussi un message fort adressé à notre secteur qui peine à se remettre du premier confinement et la garantie que les mesures promises par la Fédération Wallonie-Bruxelles pourront enfin se mettre en place. 

Depuis le début de la crise, auteurs et autrices, éditeurs et éditrices, libraires, bibliothécaires se mobilisent au sein du PILEn – Partenariat Interprofessionnel du Livre et de l’Édition numérique –, via six fédérations professionnelles membres représentant l’ensemble des maillons de la chaîne du livre, et en dialogue avec l’ABDIL. Plus que jamais, nous poursuivons notre action concertée et solidaire.

La crise du COVID-19 impacte tout l’écosystème du livre, dans lequel les catégories d’acteurs sont particulièrement interdépendantes. Il n’est pas encore possible de mesurer les conséquences du premier confinement. Notre priorité va donc à l’accompagnement des mesures prises par la Fédération Wallonie-Bruxelles qui se mettent enfin en place. Après les bourses de redéploiement de projets lancées fin août, ce sont les achats massifs par les bibliothèques et les collectivités qui viennent de débuter, via les librairies indépendantes. Courant novembre, nous lancerons également avec plus d’une quinzaine de partenaires un ambitieux plan de promotion du livre belge.

Garder le livre accessible au plus grand nombre durant le confinement est un privilège, mais aussi une lourde responsabilité. Nous nous tiendrons aux côtés des professionnels et professionnelles pour les aider, en fonction de leurs réalités et de leurs attentes, à maintenir l’activité là où elle est possible, quelle que soit sa forme, avec responsabilité et dans le respect absolu des mesures sanitaires. Soutenir le livre aujourd’hui, cela peut se faire sur place en librairie et en bibliothèque, mais aussi par des services de livraison et de réservation-enlèvement, par le biais des plateformes de prêt ou d’achat que sont Lirtuel et Librel, par le maintien en ligne d’échanges avec les lecteurs et les lectrices, par la promotion du livre belge et de ses acteurs. Les professionnels et professionnelles du secteur ont été en effet à la hauteur des enjeux, les initiatives sont nombreuses et méritent d’être toutes mises en avant. Peu importe la façon, il est plus que jamais nécessaire de consommer local. Il en va de la diversité culturelle et de la pérennité du secteur des arts et de la culture dans son ensemble.

Dans cet esprit, nous continuerons à alerter les autorités publiques sur les pertes et les difficultés auxquelles tous les professionnels et professionnelles, en particulier les plus fragiles, font déjà ou devront faire face. Nous resterons une force de proposition pour la prise de nouvelles mesures qui devront, à tous les échelons, local, régional, communautaire et fédéral, être appropriées et durables, afin de permettre le redéploiement de l’activité dans les prochains mois et années.

Le Covid-19 nous rappelle combien la solidarité n’est pas seulement une belle idée mais une nécessité pour notre secteur et pour toute notre société. 

 
 
Pour le PILEn,
Philippe Goffe, Président du PILEn
Catherine Mangez pour le Syndicat des libraires francophones de Belgique (SLFB),
Frédéric Young pour La Maison des Auteurs ASBL,
Benoit Dubois pour l’Association des éditeurs belges (ADEB),
Thierry Horguelin pour les Éditeurs singuliers,
Françoise Dury, pour l’Association des Professionnels des Bibliothèques francophones de Belgique (APBFB),
Guy Marchal, pour la Fédération interdiocésaine des Bibliothèques et Bibliothécaires catholiques (FIBBC).
Et Thierry Vanhasselt, pour les Auteurices de la Bande Dessinée et de l'Illustration (ABDIL).
 
 

Illustration réalisée par Fernando Cobelo.