À l’occasion de son Assemblée générale le 27 juin 2019, le Syndicat national de l’édition (SNE) a communiqué les chiffres de l’édition française en 2018. L’année 2018 est une fois encore en demi-teinte pour l’édition française. En baisse par rapport à 2017, le chiffre d’affaires des éditeurs est passé de 2 792 millions à 2 670 millions d’euros en 2018 (-4,38%) et le nombre d’exemplaires vendus a diminué, passant de 430 millions à 419 millions en 2018 (-2,52%).
Une combinaison de facteurs est à l’origine de cette contraction de l’activité : à la fois la forte baisse, prévisible et attendue, de l’édition scolaire après la réforme des programmes qui avait porté les années 2016 et 2017 ; mais aussi une rentrée littéraire qui n’a pas su combler pleinement les attentes du public, des ventes de fin d’année ralenties par les mouvements sociaux, une érosion des ventes au sein du circuit des clubs de livres.
Il est d’autre part fort probable que le livre souffre de la baisse du temps que le lecteur a à lui consacrer face à la concurrence des nouveaux modes de consommation des loisirs.
Malgré cette baisse générale de l’activité, certains secteurs ont connu une belle vitalité en 2018. C’est le cas du livre jeunesse qui retrouve la croissance avec une hausse des ventes de 2,1% tout comme de la performance des documents et essais (actualité, politique) dont les ventes ont augmenté de 6,1%.
L’édition française dispose par ailleurs, d’atouts solides, comme le montre la hausse du produit des cessions de droits (vers le poche, le club, en traduction ou en adaptation audiovisuelle) de 5,38% en 2018. La capacité du livre au format poche à mieux résister que la moyenne du marché du livre en fait un secteur stratégique pour les maisons d’édition qui mettent en place des dispositifs promotionnels importants pour le soutenir.
L’année 2018 a aussi été dynamique à l’international avec une augmentation de 2% du nombre de cessions de droits de traduction et de coéditions. La qualité des ouvrages de jeunesse, véritable marque de fabrique de l’édition française, participe à ce succès, tout comme les ouvrages du 9ème art, portés, entre autres, par l’essor du roman graphique.
Enfin, le marché de l’édition numérique, dynamisé par la croissance de l’édition professionnelle et universitaire, poursuit sa progression. Il a généré, en 2018, toutes catégories éditoriales et tous supports confondus, un chiffre d’affaires de 212,6 millions d’euros et représente 8,42% du chiffre d’affaires des ventes de livres des éditeurs.
Tous ces chiffres et des explications plus détaillées sont à retrouver en intégralité dans le rapport statistique du SNE à télécharger ci-dessous.
Les « Chiffres de l’édition », rapport statistique du SNE, dont les principales tendances sont présentées dans une synthèse, agrègent les données d’une enquête réalisée auprès d’un échantillon d’environ 160 maisons (représentant plus de 650 marques éditoriales). Cette enquête est la seule à mesurer l’activité réelle des éditeurs en valeur – chiffre d’affaires net de retours et net de remises – et en volume, tant sur le papier que sur le numérique. Elle permet de prendre en compte les évolutions des ventes en B to B.
Cette année, ce rapport statistique s’enrichit d’un volet environnemental avec des données sur les tonnages de livres transportés par les distributeurs.